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Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/368

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n’attendait, pour se présenter aux Tuileries, que la fin du grand deuil. Vainement la marquise l’avait menacé de sa malédiction, il était demeuré sourd à toutes les rémontrances, inébranlable dans sa résolution. Furieuse, humiliée, prise dans ses propres filets, elle s’était retirée dans son appartement et ne paraissait plus même aux heures des repas. L’hôtel Levrault, naguère si bruyant, si animé, était devenu morne et presque désert. Plus de fêtes, plus de visites. Cependant le grand industriel nageait dans la joie, il étendait déjà la main pour saisir la pairie et son brevet de comte. Chaque jour, il travaillait avec délices à la composition de ses armoiries. Il assistait assidûment aux séances de la noble chambre, non plus en simple curieux, mais comme un acteur qui, avant ses débuts, va entendre ses camarades pour prendre l’air et le ton de la mai-