Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/38

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gne, les châteaux ne se trouvent pas, comme les auberges, sur le bord du chemin. Au coucher du soleil, les postillons laissaient la grande route pour prendre un sentier enfoncé dans les terres ; au bout d’une heure, ils sonnèrent une fanfare bruyante, à laquelle répondirent tous les chiens et tous les échos d’alentour. La grille du château de la Trélade s’ouvrit comme par enchantement, l’avenue s’illumina en verres de couleur, les chevaux s’arrêtèrent tout fumants au pied du perron. Maître Jolibois, en grande tenue, descendit gravement les degrés entre deux rangées de laquais armés de torches flamboyantes, et vint recevoir le nouveau châtelain. Il ouvrit lui-même la portière et abaissa le marchepied.

— C’est bien, Jolibois, c’est bien, dit négligemment M. Levrault, qui crevait dans sa peau, mais qui voulait se donner des airs de