Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/401

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un jour sur le boulevard. En passant au coin de la rue des Capucines, il se trouva nez à nez avec le vicomte Gaspard de Montflanquin, que l’abolition de la contrainte par corps avait rendu à la liberté. Le vicomte, radieux, aborda M. Levrault comme un protecteur aborderait son client. Son visage respirait l’orgueil et le contentement.

— Eh bien ! mon cher monsieur Levrault, que devenez-vous ? que faites-vous ? Ce qui arrive n’est pas précisément ce que vous attendiez. Si le comte de Chambord revient en France, vous pouvez prétendre à tout, grâce à votre gendre ; il est vrai que les dés ne sont pas aujourd’hui pour le comte de Chambord. Est-ce que vous boudez la république ? Pour moi, je n’ai pas à m’en plaindre ; elle m’a rendu justice. Je suis heureux de vous rencontrer pour vous faire mes adieux. Je pars demain ; je suis nommé consul-général dans l’Océanie.