Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/409

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. Levrault donnèrent un libre cours à leurs récriminations. Laure essaya vainement de les apaiser. La querelle s’envenimait de plus en plus. Après avoir épuisé l’épigramme, ils allaient en venir aux invectives, quand une bande armée passa devant l’hôtel. La lueur des torches éclairait la cour. Trente voix entonnaient la Marseillaise. La marquise et M. Levrault pâlirent, se regardèrent avec effroi et se turent : la peur les avait mis d’accord.

Avant de rentrer dans son appartement, M. Levrault voulut rendre visite à Solon, qu’il n’avait pas vu de la journée. Il trouva le blessé au coin du feu, les pieds sur les chenets, fumant sa pipe.

— Eh bien ! mon ami, demanda-t-il d’une voix affectueuse, comment vous trouvez-vous ce soir ? Avez-vous bien tout ce qu’il faut ? Commencez-vous à vous acclimater sous le toit de Guillaume Levrault ?