Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/41

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résista pas à ce dernier coup. Il prit la main de Jolibois, et d’une voix où l’émotion ne cherchait plus à se contenir :

— Je suis content, dit-il ; c’est le plus beau jour de ma vie. Et pourtant, ajouta-t-il en changeant brusquement de ton, ces fusées, ces soleils, réveillent dans mon cœur un bien cruel souvenir. Mon fils, mon pauvre enfant ! mon cher Timoléon !…

Et M. Levrault porta son mouchoir à ses yeux.

— Grand Dieu ! dit Jolibois en se frappant le front, j’avais oublié cet épouvantable malheur.

— Hélas ! depuis cette soirée funeste, je n’ai jamais pu voir une chandelle romaine sans éprouver là quelque chose d’affreux.

— C’est bien naturel, ajouta Jolibois.

— Un si bel enfant ! reprit M. Levrault d’une voix étouffée ; si blanc, si blond, si