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Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/452

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il mouillait de ses larmes la barbe de son fils, qui se débattait vainement sous les étreintes paternelles. La marquise contemplait avec stupeur cette scène imprévue ; Laure elle-même, qui n’avait jamais connu son frère et ne s’était jamais préoccupée de lui, paraissait médiocrement flattée de le retrouver sous les traits de Solon Marche-toujours.

— Mais, s’écria la marquise étouffant de colère, vous me disiez que vous aviez perdu votre fils ?

— Et je vous disais la vérité. Je l’avais perdu, je le retrouve.

— Vous m’avez trompée, reprit la marquise.

— Rappelez-vous mes paroles : je ne vous ai jamais dit qu’il fût mort. J’ignorais depuis vingt-sept ans ce qu’il était devenu. La Providence me le rend ;