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Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/495

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— Eh bien ! reprit d’un air triomphant la marquise, qui le voyait déjà sur le perron lui faisant ses adieux et partant pour la grande ville, qui vous arrête, si vous y avez déjà songé ? Est-ce la dureté des temps, l’affaiblissement du crédit ? De pareils obstacles doivent-ils vous effrayer ? S’enrichir dans un temps prospère, c’est l’œuvre d’un esprit vulgaire ; lutter contre la défiance, narguer la peur, attirer à soi l’or effrayé qui s’enfuit, c’est une entreprise difficile sans doute, mais une entreprise digne de vous.

— Oui, sans doute, cette tâche difficile a de quoi tenter un homme tel que moi ; malheureusement je dois y renoncer.

— Et pourquoi ?

— Je ne suis qu’un petit bourgeois, c’est la vérité : je me suis enrichi à vendre du drap, comme mon père, près du marché des Innocents, je ne m’en défends pas ; mais je sais