Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/497

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vos mains l’édifice de votre fortune, et, pour ma part, je ne vous blâmerais pas.

— Je comprends, noble amie, tout ce qu’il y a de magnanime dans votre indulgence ; mais je ne veux pas, je ne dois pas en abuser. J’ai toujours professé, je professerai toujours le respect des vaincus ; votre titre est d’autant plus sacré à mes yeux, que la révolution vous en a dépouillée.

— Eh bien ! dit la marquise, qui ne renonçait pas encore à son espérance ; si vous ne voulez pas refaire votre fortune sous nos yeux, si vous craignez que notre nom ne se trouve mêlé à vos spéculations, ne pouvez-vous passer les mers, aller en Amérique ? Habile, hardi comme vous l’êtes, quelques années vous suffiront pour retrouver ce que vous avez perdu, et vous reviendrez jouir parmi nous des fruits de votre génie.

— L’Amérique ! J’y ai pensé plus d’une