Aller au contenu

Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/511

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Qu’importe à un vrai patriote la richesse ou la pauvreté, quand il s’agit de servir le pays ? La république n’a pas besoin de serviteurs brodés d’or sur toutes les coutures : à l’extérieur comme à l’intérieur, elle ne demande à ses agents que dévouement et intrépidité. Regardez-moi ; je suis maître de la Bretagne tout entière, je commande ici en dictateur, et sans mon écharpe tricolore, on me confondrait avec le premier passant.

— Malgré ma pauvreté, je serais parti, si j’eusse été seul ; mais je devais veiller sur l’avenir de ma fille et recueillir les débris de sa dot.

— Misérable subterfuge ! s’écria Jolibois ; la famille n’est rien devant la patrie. Savez-vous ce que coûte à la France votre pusillanimité ? L’occasion que vous avez laissé échapper est perdue à jamais et ne renaîtra plus. Malgré toutes mes recommandations, vous