Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il ne fut question que de votre arrivée. Le dîner s’achevait à peine, que je m’échappai, laissant autant d’envieux que de convives, et enfin, monsieur, me voici, honteux, confus, mais heureux de vous voir et assez téméraire pour oser compter sur votre indulgence.

— Monsieur le vicomte, vous n’avez pas besoin de pardon, dit M. Levrault, dont la colère venait de s’éteindre comme un feu de chaume sous une ondée du ciel ; j’ai plutôt à vous remercier de l’empressement que vous avez mis à venir au-devant de moi.

— Monsieur, dit Laure, permettez qu’à mon tour je vous remercie des jolies fleurs que vous m’avez envoyées. Je les ai reçues comme un gage de la bienveillance que nous espérons rencontrer dans ce beau pays.

Aux premiers mots sortis de la bouche de Laure, le vicomte avait tressailli comme s’il eût reçu dans la poitrine la décharge d’une