Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/9

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des dahlias, tu les aimes. Fête tes amis, donne aux pauvres. Enfin, marie ta fille à un honnête garçon qui ne rougira pas de la famille de sa femme et ne craindra pas de dire un jour à ses enfants : Votre grand-père était un digne homme qui vendait du drap dans la rue des Bourdonnais ; si vous avez du pain sur la planche, c’est à lui surtout que vous le devez. » Voilà le langage que madame Levrault n’eût pas manqué de tenir à son mari, et peut-être eût-elle réussi à le remettre dans sa voie ; malheureusement, elle était morte depuis près de dix ans, emportant avec elle tout le bon sens de la maison.

M. Levrault sentait bien que les honneurs et les dignités ne viendraient pas le trouver dans son entre-sol de la rue des Bourdonnais. Il avait déjà tourné le dos à tous ses amis ; il attendait que sa fille fût sortie de pension pour commencer une vie nouvelle.