Samedi, 7 : | matin = | potage |
ragoût de mouton | ||
soir = | pommes de terre en robe | |
salade verte | ||
Dimanche, 8 : | matin = | potage |
chevreuil rôti | ||
pommes de terre en robe | ||
soir = | cacao | |
fromage | ||
Avant de vous émerveiller sur les magnificences relatives de ce tableau, permettez-moi de vous présenter quelques observations.
D’abord, dans cette semaine, combien de fois avons-nous eu de la viande ? Deux fois, car il sied de ne pas faire compte du ragoût de mouton, qui ne contenait pas plus de morceaux de mouton qu’un gigot de pré salé ne contient de pointes d’ail en pays de langue d’oïl. Encore est-il bon que vous sachiez que la tranche de bœuf ou de chevreuil, qui revenait à chacun de nous, n’aurait pas contenté un enfant de quatre ans. Vous avouerez que c’est maigre. Cependant, nous eûmes deux fois de poisson, il est vrai, et j’ajoute que ces deux poissons furent le seul aliment substantiel de toute cette semaine. Mais tels qu’on nous les servait, nous ne pouvions pas les manger, car ils sentaient la vase et n’étaient cuits que dans l’eau douce, et nous étions obligés de les accommoder sur nos réchauds, si nous voulions en tirer parti.
Le caractère de cette cuisine était de n’exiger du cuisinier aucune aptitude professionnelle. La viande, le poisson et les légumes, tout était cuit à l’eau, tou-