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cobern-coblence-mayence

On nous avait pourtant affirmé qu’on nous conduisait à Mayence. Alors ? On nous avait trompés ?

Le train repart. Cinq minutes à peine s’écoulent, il s’arrête de nouveau dans une gare d’importance secondaire. Nous sommes à Mainz-Sud. C’est ici que nous descendons. On ne nous avait donc pas trompés. Mais la citadelle où l’on doit nous enfermer est à une centaine de mètres au plus de cette station de banlieue ; aussi nous a-t-on laissés dans nos vagons jusqu’ici. Il n’y a presque personne sur le quai, en dehors des employés. Nous ne défilerons pas à travers Mayence. Nous sommes délivrés d’un gros poids.

Nous n’ignorons plus rien des habitudes allemandes. De nous-mêmes, ou à peu près, nous nous rangeons par quatre devant la porte de sortie, et nous nous laissons compter une fois, deux fois, trois fois. Le nombre est exact.

’s stimmt, disent les Boches.

La citadelle se dresse formidable devant nous. Une grande masse grise. De toutes petites fenêtres, et des meurtrières. Un énorme porche d’accès, avec une porte massive, gardée par des soldats. Des têtes se montrent aux fenêtres. Au moment où nous entrons sous la voûte du réduit, un officier allemand nous salue.

Le voyage est terminé. Voici la prison. Une cour immense, limitée par trois bâtiments principaux. Quelques officiers prisonniers nous saluent. Ils portent les anciens uniformes du temps de paix.

L’un d’eux s’approche de nous :

— Verdun ? demande-t-il d’une voix émue :

Plusieurs lui répondent à la fois :