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à J. Valmy-Baysse


CHAPITRE VI

la quarantaine
(12 mars 1916).

Au deuxième étage du bâtiment no III de la citadelle de Mayence, de nombreuses portes numérotées s’ouvrent avec un bruit de lourde ferraille sur un long couloir, humide et sombre, dallé de pierre. La chambre no 28 reçut les vingt-deux sous-lieutenants de notre détachement, tandis que les capitaines et les lieutenants, moins nombreux, étaient cloîtrés ensemble dans une chambre voisine. Pour vingt-deux hommes, la chambre no 28 était insuffisante. Mais, pour des prisonniers, tout est toujours suffisant.

Deux fenêtres ont vue sur la cour intérieure de la citadelle. Déjà quelques officiers s’avancent pour prendre contact avec le paysage. Une voix impérieuse nous annonce qu’il est formellement prescrit que les fenêtres soient fermées toujours. Seuls, les vasistas peuvent être manœuvrés à volonté. Nous ne saisissons pas l’opportunité d’une telle interdiction, mais nous ne sommes pas ici pour comprendre les ordres qu’on nous donnera, même les plus fantaisistes.

Le long des murs, dans le sens de la longueur de