L’ARCADIE
T ous nudz, sans feu, ny sans traict,
M ais tous pleins de doux attraictz,
E t s’entreiouent ensemble
C omme enfans quand bon leur semble.
Toute Nymphe s’estudie
D e chanter en melodie.
Faunes & sylvans en renges
V estuz de feuillars estranges,
S aillent, dansent, courent, cryent,
F ontaines & prez en ryent.
E t sus ces montz ne soyent veues,
M eshuy bruynes ou nues :
Car en pareille iournée
L’ humaine beaulté fut née,
E t la vertu pure & munde.
R egaigna place en ce monde,
Pour le moins y a esté
R econgneue chasteté,
Q ui long temps en fut bannye
P ar une estrange manye.
Dont tous les coupz, que ie voys
M e promener dans les boys, .
I’ engrave de ma main dextre
A marantha sus un Hestre,
S i qu’il n’y a celuy d’eux,
Q ui ne monstre un coup ou deux
le beau