Page:Sannazare - L'Arcadie, Martin, 1544.djvu/4

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pines & subversions de loix divines et humaines. Tel subgect, a la verite, n’est conforme a ceste Arcadie, car elle ne represente que Nymphes gracieuses, & iolyes bergeres, pour l’amour desquelles ieunes pasteurs soubz le fraix umbrage des petitz arbrisseaux et entre les murmures des fontaines chantent plusieurs belles chansons, industrieusement tirées des divins Poetes, Theocrite & Virgile : avec lesquelles s’accorde melodieusement le ramage des oysillons degoysans sus les branches verdes, tellement que les escoutans pensent estre raviz aux champs Elysées. Mais pource que l’aucteur en cest œuvre s’est servy d’un grand nombre de motz dont l’intelligence n’est cõmune et pour relever de peine les lecteurs, i’en ay bien voulu faire un petit sommaire, ou, pour mieux dire, advertissemêt, qu’ils trouveront aux derniers cahiers : et cela les adressera pour la descriptiõ des plãtes a Dioscoride, pour les situatiõs des lieux d’Italie a Blõdus en sa Cãpagne, pour les choses cõcernãtes l’histoire naturelle a Pline, et pour les fictions Poetiques a la Metamorphose d’Ovide, et autres bõs aucteurs de la lãgue latine, desquelz, i’ay cotté les passages, afin de dõner autant de profit que de plaisir.

Monseigneur ie prie le Createur vous dõner en perfaicte sante treslongue & tresheureuse vie. De Paris ce XV. d’Avril. M. D. X L IIII.

Vostre tres humble & tresobeissant
serviteur Iehan Martin.