programmes, et n’en retenant que les négations, saurait grouper tous les mécontentements, fonder quelque chose comme un parti des honnêtes gens, un parti national !… »
Ce parti rêvé, non certes par ambition, mais avec le désintéressement d’un apôtre, Jules Lemaître commença à le préparer par la publication dans le Figaro (1897) de ses Opinions à répandre où il s’efforçait d’exprimer, disait-il, « : non des idées neuves, mais des idées utiles ». L’écrivain n’a plus en politique le détachement de ses opinions en littérature. Il n’insinue plus, il affirme. On sent qu’il a la conviction d’accomplir désormais un devoir et que le renaniste en lui est mort. Il ne cèle point son goût fervent pour les gens de robe et pour les gens d’épée qu’il considère comme à l’abri de la corruption ambiante : « Il y a, dit-il, chez nous trois classes de citoyens où le niveau de la moralité est demeuré singulièrement honorable : l’université, le clergé et l’armée. »
L’année suivante, avec le concours de MM. Maurice Barrès, F. Brunetière, François Coppée, Godefroy, Cavaignac, Forain, Vincent d’Indy, etc., la Patrie française était fondée et dès lors l’existence de Jules Lemaître devient une existence d’apôtre. Nous ne le suivrons pas dans tous les détails de cette phase nouvelle, dans sa collaboration à l’Echo de Paris, aux Annales de la Patrie Française, nous risquerions de nous égarer et peut-être trouverions-nous quelques reproches à adresser à l’auteur de Serenus, sur des excès de langage