Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plantés tardivement ; pour les autres, il est plus avantageux de tailler la première année ; il est vrai qu’on risque quelquefois d’obtenir cette année des pousses peu vigoureuses, mais cela n’a pas d’inconvénient si on taille court la seconde année, car alors l’arbre enraciné développe sûrement une végétation vigoureuse.

La taille faite la première année a le grand avantage de faire développer des productions fruitières sur la longueur des branches conservées. Ces productions donnant, dès la deuxième année, une belle fructification qu’on n’aurait pas eue en taillant seulement la seconde année. Un arbre qui n’est pas taillé la première année force à revenir l’année suivante sur les yeux du bois de deux ans, yeux qui ne se développent que forcément et tardivement. Aussi ne sort-t-il le plus souvent qu’un rameau à l’extrémité de chaque branche ; le restant de la branche étant complètement dénudé de productions, ce qui retarde la mise à fruits du sujet.

On reçoit malheureusement de la pépinière beaucoup d’arbres de forme vicieuse ; leur restauration exige de l’habileté et elle a une grande importance, puisque des premières tailles dépend la beauté de l’arbre : plus tard, il sera impossible de le reformer, s’il a été manqué dans sa jeunesse. Il ne faut pas s’effrayer des défauts que présentent les jeunes arbres : alors ils sont si dociles, la nature a tant de ressources que l’on sera sûr, avec les procédés que nous indiquons, d’en former des arbres réguliers ; seulement, dans quelques cas, il faut se garder de vouloir aller trop vite ; il vaut mieux obtenir par la douceur et le temps que tout de suite par la violence, pourvu que les arbres offrent des ressources, c’est-à-dire un certain nombre de branches que l’on peut utiliser. Quand l’arbre n’offre rien de bon que sa tige, on doit alors agir rigoureusement et tailler en chandelle, mais remettre cette taille à la deuxième année, et même jusqu’à trois ou quatre ans.