Page:Santerre - De la culture des arbres et des arbustes fruitiers, 1903.djvu/173

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être employés avantageusement. Les expositions du midi et les coteaux, doivent être préférés.

Le terrain sera préalablement défoncé. Souvent on néglige pour la vigne de faire cette opération, c’est à tort : plus on facilitera l’extension des racines, plus on pourra obtenir de beaux succès.

La vigne se multiplie très facilement par bouture, crossettes, marcottes greffes et semis.

La bouture est un sarment de l’année, long de 1 à pieds que l’on fiche en terre verticalement, après l’avoir préalablement fait tremper dans l’eau pendant quelques jours. On laisse sortir hors de terre deux yeux qui serviront à commencer le cep. Il vaut mieux le coucher dans une rigole ouverte à cet effet ; il prend, dans cette position, plus facilement racine. Ce mode de multiplication donne des résultats bons mais lents.

La crossette est un sarment ayant à son extrémité inférieure une petite portion de bois de deux ans ; elle se plante comme la bouture, mais sa réussite est plus assurée ; elle pousse parfaitement. Elle ne fructifie, comme la première, qu’au bout de trois ou quatre ans. On devra préférer les marcottes, qui restent moins longtemps à donner leurs fruits.

Les marcottes se font au printemps. On choisit les sarments les plus beaux ; on pratique au pied du cep, une petite rigole profonde de 7 à 8 pouces environ, on y couche le sarment sur une longueur de 10 à 11 pouces, en lui faisant décrire une légère courbe au fond de la rigole ; on le recouvre de terre et on le rabat sur deux yeux ; on supprime ceux qui se trouvent sur la partie comprise entre le cep et le point où le sarment entre en terre, afin de les empêcher, en se développant, d’absorber la sève au détriment de la marcotte. Les yeux, au contraire, sont conservés sur la partie enterrée ; ils donneront naissance à d’abondantes racines. À l’automne suivant, on peut sevrer la marcotte du pied mère et s’en servir