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MŒURS FIN DE SIÈCLE

Mauri le regarda.

— Vous êtes hydraté, Pancrace ; oui, milliard de Dieu, hydraté. Moi aussi, d’ailleurs. Quel sale temps ! Ah, vous m’avez attendu toute la nuit… Mais c’est idiot, il fallait entrer et me demander.

— J’avais peur de vous déranger. Enfin, cela fait dix-neuf francs…

Décidément, ce cocher n’était pas fort. Après l’avoir payé, Mauri se traita d’imbécile, de propre à rien, et s’engagea dans la rue d’Odessa, cherchant un café pour s’y affaler, car il ressentait une fatigue étrange dans les jambes. Cette fatigue des jambes l’étonna même, et volontairement, il refusa, mentalement, d’en rechercher les causes.

— Monsieur Mauri ! Et ma voiture ?

Ces mots sortirent de la trachée-artère d’un second cocher, un cocher de l’Urbaine, cette fois — le premier appartenait à la Coopérative, ou plutôt aux Métropolitaines. — Il lui