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LE TUTU

Le voisinage s’en mêla. Deux camps s’étaient formés parmi les commères.

— Celui-ci a les yeux de la mère.

— Celui-là a la trompette du père.

On télégraphia à Bâle, au Pic-Ardent, à la police, aux journaux.

Une nouvelle difficulté surgit. La municipalité de Aubevoye réclamait l’inscription du nouveau-né dans les registres de l’état-civil. Elle dépêcha le garde champêtre chez Noirof.

— Attendez quelque peu, fit ce dernier ; les parents de l’autre viendront certainement le reconnaître.

— Qu’à cela ne tienne, dit le garde champêtre ; déclarez toujours le vôtre, puisque vous en avez un. Vous en êtes sûr, n’est-ce pas ?

— Du moins, je le crois.

Il interpella sa femme :

— En es-tu bien sûre ?

— Pardi !

Mais il fallait des témoins pour authentiquer