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MŒURS FIN DE SIÈCLE


point de vue sensationnel, sont des bourgeois. Tu t’es mésallié en épousant cette femme que tu ne dois pas aimer, que tu n’aimeras jamais. Ah, vois-tu, je ne prêche pas la morale de tout le monde, moi. D’abord, il n’y a pas de morale. Chacun porte ses instincts en soi, et l’instinct est réfractaire au pétrissage. Ça ne se manipule pas comme un produit chimique, sa poussée est plus forte que l’obstacle qu’on peut lui opposer. D’un autre côté, l’instinct est inné. Donc, notre état de conscience est le fait d’un hasard, et, à son tour, le hasard n’est pas plus malléable que l’instinct… La chique du plaisir. Oui, elle me l’a coupée. Aussi, lui en veux-je, lui en veux-je !

Elle lui en voulait formidablement. Ses efforts tendirent à amener sa ruine complète. Dénuée de moyens, elle agissait à l’opposé des femmes de mauvaise vie qui, le soir, après le dur labeur de la chair, remettent à leurs marlous ce qu’elles ont gagné ; madame de Noirof