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MŒURS FIN DE SIÈCLE


un caractère officiel. Tous se tenaient debout. Soudain, le ronflement des orgues annonça l’entrée solennelle de l’officiant. Celui-ci, en habit de soirée, cravate blanche, souliers vernis et chapeau claque, était le vieillard à la figure mystérieusement voilée qui n’avait pas voulu manger, la veille, chez la mère de Mauri. Il entra, soutenu par deux cardinaux entièrement nus, reconnaissables à leurs barrettes ; et bien péniblement il dit sa messe. On le trouvait fort vieilli, fort changé, mais courageux, en somme ; peu de papes, à son âge, se seraient dérangés de Rome pour venir apporter leur bénédiction à une œuvre aussi impie. Car ce vieillard était le pape en personne, le ministre plénipotentiaire de Jésus-Christ sur la terre. Il avait quitté le Vatican sur les instances de madame Perle, qui espérait ainsi le fatiguer outre mesure et le faire mourir. Car il l’était, fatigué ; lorsqu’il se retournait pour les Dominus vobis cum, il montrait un visage si