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Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/305

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LE TUTU


Et l’on buvait ferme, les soucoupes s’empilaient, elles atteignaient le plafond. Lorsque la nuit tomba, et qu’il fallut régler l’addition, Mauri n’avait pas d’argent.

— Je vous signerai, dit-il veulement au patron, un billet à trois mois…

— C’est de l’argent qu’il me faut.

Et personne n’en avait.

— Alors, laissez-moi quelque chose, votre montre ou un meuble.

Et ils transigèrent par l’abandon de la guitare intime de Hermine. On avait ingurgité pour deux cent vingt francs de consommations ; la guitare fut vendue quinze louis.

— Avec la différence, nous pourrons dîner.

Ils descendirent la rue de Rennes, et se dirigèrent vers les Halles. Il pleuvait toujours : il leur semblait, en ouvrant la bouche toute grande en l’air, que la pluie s’était changée en bière. La tapissière suivait. Les chevaux rigolaient : ils étaient soûls.