ni travail, ni bonté, c’est-à-dire le vide, c’est-à-dire le précipice au fond duquel la neurasthénie veille et saisit facilement sa proie… Supposez encore un artiste entassant, sur un de nos deux versants, des ambitions démesurées, soucis d’honneurs, de gloire et de fortune, et n’ayant à mettre sur l’autre, qu’une très petite mesure de talent… Fatalement, chez ce candidat-là, la neurasthénie, un jour ou l’autre, fera des siennes… Supposez encore une « Incomprise » — il y en a beaucoup, par le temps qui court ! — mettant, à droite, ses rêves lourds et l’amas d’hommages qu’elle supposait que le Destin devait à sa beauté ou à son génie ; et, à gauche, les réalités prosaïques que la vie lui apporte quotidiennement. Le poids n’est plus égal ; à la première secousse un peu violente, la neurasthénie surgira.
Je pourrais multiplier les exemples jusqu’à demain ; j’aime mieux vous dire tout de suite que, dès que la volonté ne commande plus, dès qu’il y a un désordre dans l’ordonnance d’une existence, dès que les nerfs, devenus maîtres. sont privés du balancier de la raison, le champ est laissé libre à cette maladie vraiment cruelle, vraiment douloureuse, et qu’on pourrait appeler la maladie du siècle.
— Mais, demandai-je à mon voisin, si, très jeune, on faisait l’éducation de cette « volonté »,