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Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/194

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VI

Le Droit au Bonheur


Aimez-vous le talent de Marcelle Tinayre ?… Il n’en est point que je tienne en plus haute estime. Cette jeune femme écrit une langue d’une, pureté admirable, elle ne recourt point aux épithètes exaspérées d’une Mme de Noailles et, cependant, sa prose chaude, vibrante, émeut par je ne sais quel feu intérieur qui embrase les mots au passage, et leur communique, sous leur apparence discrète, le frémissement par où se révèle un cœur de femme.

Marcelle Tinayre donne, dans ses œuvres, cette impression curieuse, de la force mâle mise au service d’une tendre cause. Ses livres pourraient être signés d’un homme ; la délicatesse des nuances, l’analyse ardente et chaste de certains tableaux, révéleraient encore le tact féminin