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Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/198

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la femme.

pas contre la nature ; elle n’est pas rebellée contre la loi éternelle de l’amour… Elle ne repousse point la tendre, joyeuse et noble servitude volontaire qui n’humilie point, puisqu’elle est consentie. Vraiment, il me plaît de vous appeler « mon maître », parce que vous êtes fort et clairvoyant et bon ; parce que, si je peux vivre seule, sans votre secours, il m’est beaucoup plus agréable de vivre près de vous, avec votre aide… Et même — je ne l’avouerai jamais ! — il me plaît d’avoir peur de vous, — un peu, très peu ! — et de vous tenir quelquefois sous mon pied, si faible, comme une belle bête fauve que j’ai domptée, mais qui saurait rugir et qui me dévorerait, si j’étais méchante… »

Toute Josanne est résumée dans ces paroles ; ses renoncements n’ont point, la surprise de la spontanéité, ni la faiblesse de l’irréflexion, son impérieuse volonté les a décidés ; elle sait que ce moi qu’elle étudie complaisamment, et qu’au fond elle adore, ce moi a droit au bonheur, et elle court à sa conquête sans un regard en arrière, sans un remords, avec toute l’ardeur de sa jeunesse, de sa beauté et de ses dons magnifiques…

Or, ma cousine, j’en veux presque à cette