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Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/250

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la femme.

— Pensions à prix modérés.

Et, tous les hôteliers, sous leur air placide et bonasse, sont de fins psychologues.

Aperçoivent-ils une mère de famille encombrée d’enfants, ils prônent leurs tennis, croquet, balançoire, etc., assurant, d’un œil paternel, que l’hôtel grouille d’une jeunesse qui s’en donne à cœur joie. Songent-ils que ces deux jolies jeunes filles sont en âge de convoler, ils glissent, à l’oreille des parents, que la grande salle des fêtes ne désemplit point et qu’on y improvise, selon la fantaisie des jeunes gens et des jeunes filles, des bals, des concerts, des charades. Deux bons vieux s’avancent-ils bras dessus, bras dessous, l’air un peu effrayé du beau tapage mené par les enfants. Ils leur promettent le repos le plus complet. Justement, près des sapins, à l’abri du vent, à l’écart de la place des jeux, ils ont organisé des petits abris de bois, où, sur des chaises longues, confortables, on peut reposer, lire, rêver, baigné doucement par la lumière du soleil ; de plus, ils vantent les commodités de la « dépendance » silencieuse, discrète et fleurie. Et ce qu’il y a de remarquable, c’est que tous ces discours sont véridiques, à peu de chose près : les enfants s’amusent, les vieux dorlotent leurs bronches en toute quiétude ; les neurasthéniques soignent leur estomac avec