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Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/327

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II

Deux Gosses « bien élevés »


Ma chère cousine, avez-vous eu, parfois, la curiosité d’écouter des conversations d’enfants, et de saisir sur le vif, au travers d’une réplique ou d’un geste, la mentalité de leur cerveau, l’état de leur petite âme ?… Chaque fois que, sans éveiller leur défiance, je puis surprendre des bouts de dialogue, je ne manque point de prêter l’oreille, et je savoure, avec un plaisir délectable, la comédie qu’ils m’offrent.

Car c’en est une de haut goût. Ces fillettes zézayantes, ces bonshommes hauts comme une botte, sont déjà des « personnages de caractère ». Ils reflètent, avec une ingénuité comique, les idées qui flottent à la maison, les ambiances — si je puis dire — dans lesquelles ils se meuvent. Du premier coup, ils montrent