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Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/336

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III

La Lecture des Enfants


Le nom de Mme de Ségur restera célèbre, longtemps encore, dans le royaume enfantin. En toute humilité, je confesse qu’aux histoires de cette aimable aïeule je découvris, jadis, des charmes toujours nouveaux, et cela jusqu’à un âge avancé : au moins dix ans !… À force de relire ses livres roses, je les sus par cœur ; ils étaient mes chers compagnons. Je les cachais, le soir, sous le traversin de mon petit lit, pour en dévorer un chapitre avant que l’heure du lever ne fût sonnée. J’y rêvais la nuit, j’y pensais le jour ; je racontais à mes poupées les méfaits de cette impertinente Cunégonde, que Diloy le Chemineau fouetta pour la ramener au sentiment de la politesse, et je m’évertuais à les attendrir avec les malheurs de mon