Aller au contenu

Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
357
le « all right ! ».

plus à une Française qu’une Anglaise, fût-elle vue de dos ou de face. Ce sont les mêmes modes, les mêmes parures, les mêmes saluts ; il y a tout juste, entre elles, la différence d’un idiome, et probablement ce qui ne peut se voir, et qui est leur âme, l’âme même du pays.

Celle-là, on la sent confusément partout, et très distincte de la nôtre, et le sentiment le plus vif que j’éprouve, depuis que je suis ici, c’est la diversion insaisissable, mais aiguë, de tout ce qui fait leur race et la nôtre.

Il suffit de passer huit jours à Brighton pour comprendre que c’est une ville confortable, cossue, hygiénique et dépourvue, à un point qu’on ne saurait imaginer, de fantaisie. Il n’y a pas le plus petit mot pour rire dans le haut ni dans le bas Brighton, ni rien qui accroche ou amuse l’œil. Les rues sont propres et correctes, s’encadrant, à droite et à gauche, de maisons basses, aux windows ventrues, si pareilles de couleurs, de conception, de hauteur, de largeur, de profondeur, d’entrées et de fenêtres, qu’on les croirait alignées par ordre de Sa Majesté pour quelque casernement mystérieux. Jamais il ne pourrait venir à quiconque l’idée saugrenue que ces habitations ont été construites pour le bon plaisir et l’agrément de chacun.

L’art si noble et si vivant de l’architecture