Aller au contenu

Page:Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/396

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


X

La Règle


Ah ! les voyages, ma cousine, comme je les aime ! Je me souviens, étant toute enfant, n’avoir jamais vu passer une méchante guimbarde, flanquée d’une malle sur son toit, sans éprouver un toc au cœur et un désir irrésistible de grimper à côté du cocher ; et ce n’était ni la haridelle suante, ni son automédon au pif luisant, ni les bagages cahotés sous la corde qui retenaient alors mon imagination ; mais elle vagabondait au delà, très loin, dans ces pays lointains que les atlas mentionnent platement et j’essayais, sans bien y parvenir, à me les représenter beaux comme dans les contes de fée.

Il me semblait qu’en quittant Paris, les fleurs devaient changer de couleur et exhaler des parfums inconnus, et jamais vous n’imaginerez