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LE « JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD »
I
L’INTERPRÉTATION DE MARIVAUX

A propos de la reprise du Jeu de V amour et du hasard, je m’étais eDgagé à examiner avec nos lectem’S une question de doctrine théâtrale, qui ne laisse pas d’avoir quelque intérêt.

Voici comment la chose était venue :

Les journaux qui se piquent de donner sur notre mouvement dramatique des renseignements exacts et quotidiens avaient annoncé, non sans quelque fracas, urli et orbi, que pour cette reprise M. Perrin avait jugé à propos de reprendre le texte authentique de Marivaux et d’en retrancher les lazzi et jeux de scène que la tradition y avait ajoutés.

J’avoue que ce respect, un peu inattendu, de la prose de Marivaux, m’avait étonné chez un directeur qui coupe à tort et à travers dans les chefs-d’œuvre de Molière, pour épargner un frisson aux chastes oreilles de ses publics du mardi.

Ce soin m’avait paru quelque peu puéril ; car ces additions au texte primitif sont peu nombreuses, consacrées par une longue tradition et la plupart sont fort plaisantes.