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Page:Sardou - La haine.djvu/109

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ACTE TROISIÈME.

UBERTA, reparaissant à la porte du fond, inquiète.

Ma fille ! ma fille ! — où dis-tu qu’il est tombé de leurs bras ?…

CORDELIA.

Là ! devant la porte !

UBERTA, de même.

Mais il n’y est pas, devant la porte !

CORDELIA.

Il n’y est pas ?

UBERTA, ouvrant le battant retombé et montrant la place vide, éclairée par la lune.

Regarde !…

CORDELIA, saisie.

Juste Dieu ! — Comment cela se peut-il ?

UBERTA, descendant.

Les hommes l’ont emporté !

CORDELIA.

Eh ! non, te dis-je ; puisqu’ils ont fui !

UBERTA.

Es-tu bien sûre de l’avoir tué ?…

CORDELIA.

Oh ! si j’en suis sûre !… Un coup pareil !… Et ce cri !… si ce n’était pas le cri d’un homme tué !

UBERTA.

Enfin ! s’il n’était que blessé, pourtant ?

CORDELIA, frappée.

Blessé !…

UBERTA.

Et s’il s’était enfuit…

CORDELIA.

Blessé !…

UBERTA.

Puisqu’il n’est plus là.