Page:Sardou - La haine.djvu/115

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Tableau PREMIER.

Une salle du palais Saracini. — À droite, premier plan, la fenêtre, celle dont on a vu l’extérieur au premier acte. — Au deuxième plan, pan coupé, une grande porte intérieure. — Au fond l’escalier à jour qui descend au jardin, et à gauche, premier plan, porte intérieure, — L’escalier est à demi ruiné par le feu, et s’est effondré en partie. — Partout, sur les tentures, au-dessus des portes, aux poutres, la trace de l’incendie. — Table à gauche, siéges. — Une lampe à trois branches éclaire cette grande pièce. — L’action commence à la fin de la nuit. Les jardins sont encore dans une obscurité complète.


Scène PREMIÈRE.

CORDELIA, MASTINO.

(Cordelia assise près de la table, le regard tourné vers la porte de droite. Mastino entre par cette porte, et la ferme avec précaution.)

CORDELIA, se levant.

Eh bien, Mastino ?

MASTINO.

Il dort ! — Et ce sommeil fera pour lui plus que tous mes remèdes !… Pour un blessé de deux jours, on ne pouvait espérer si prompte guérison !

CORDELIA.

Alors il est sauvé ?

MASTINO.

Sans aucun doute !… Un peu de faiblesse d’esprit, cette nuit encore, pour cette grande quantité de sang qu’il a perdu ; mais plus de fièvre ni de délire !