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Page:Sardou - La haine.djvu/138

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Tableau DEUXIÈME.

Les ruines du bâtiment de la vieille Seigneurie. — Colonnes, portiques rompus par l’incendie… — Au fond, large escalier qui monte au milieu des décombres. — Et au loin le Campo et le Campanile. À gauche, la tribune, et plus haut, réunie à elle par trois marches, la place du Conseil, le tout en ruines. — Il fait grand jour et grand soleil. — Des tas d’armes, saisies aux Gibelins, sont amassés au pied de la tribune, et sur la droite. — Au lever du rideau, le peuple est en scène, armé, prêt au massacre des prisonniers. — Ceux-ci divisés en deux groupes, l’un à gauche, l’autre à droite, premier plan, tous avec des chaînes. — Au milieu, le bourreau et ses aides, la hache à la main. — Sur toutes les ruines, des Guelfes en armes… — Sur l’estrade de pierre où siége le Conseil, Malerba, Splendiano, Ugone, sur des siéges de pierre : au-dessus d’eux le gonfalon guelfe accroché à une colonne. — On entend au loin les chants d’église d’une procession qui s’avance.



Scène PREMIÈRE.

MALERBA, SPLENDIANO, UGONE, BUONOCORSO, ZANINO, SCARLONE, GIUGURTA, enchaîné et gardé à vue au pied du tribunal, etc. — Parmi les prisonniers : TOLOMEI, MALAVOLTI, SOZZINI. — Prisonniers Gibelins, Soldats Guelfes, Peuple, Femmes et Enfants.
MALERBA, debout, sur l’estrade du Tribunal.

Peuple de Sienne !… Tous ces captifs condamnés à mort, vont subir leur supplice devant toi ! — Et le premier de tous, Giugurta, qui vient d’être arrêté comme il cherchait à fuir !

TOUS.

Oui ! oui ! — À mort !…

MALERBA.

Mais avant de régler ton compte avec les hommes, sois en