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ACTE CINQUIÈME.

GIUGURTA.

Viendras-tu ?

CORDELIA, se débattant et entraînée.

Non !… Tu me tueras !… je ne sortirai pas !… Malheureux !… Quel mal t’ai-je fait ? — Pitié ! grâce !… A moi !…

GIUGURTA, tirant son poignard.

Par l’enfer !…

CORDELIA, se dégageant et courant se réfugier à l’autel de droite.

Ah ! tu ne me tueras pas sur l’autel !

GIUGURTA, redescendant hors de lui, le poignard à la main.

Ici ou ailleurs !… déshonneur de mon sang !… je te frapperai, comme j’ai frappé ton infâme complice !…

CORDELIA, terrifiée.

Uberta ?…

GIUGURTA, sur les marches, prêt à la frapper.

Je l’ai tuée !…

CORDELIA, poussant un cri terrible.

Morte !… Uberta !… morte !… Ah ! assassin ! assassin !… Madone !… sauve-moi !… (Elle s’évanouit sur les marches de l’autel. Giugurta prêt à la frapper s’arrête.)

GIUGURTA, jetant son poignard.

Non !… pas de sang dans l’église !


Scène IV.

GIUGURTA, CORDELIA évanouie, Un Moine.
LE MOINE.

Qui donc crie de la sorte ?

GIUGURTA.

Mon Frère, cette femme !…vient de tomber subitement en faiblesse…