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ACTE DEUXIÈME.


Tableau PREMIER.

Une grande salle du palais de la Seigneurie ; — au fond, trois larges arcades ouvrant sur un balcon de fer qui domine la place du Campo. — À gauche et à droite, grandes portes ; ces baies et celles du fond se ferment à volonté par des tentures. Par la porte de gauche, où elles sont entr’ouvertes, on aperçoit une salle de gardes et des soldats couchés, étendus sur la paille. — Les tapisseries de la porte de droite sont fermées. — La salle haut-voûtée, et partout décorée de peintures sur fond d’or, est sombre et fait contraste avec l’excessif éclat du jour sur la place, où luit un ardent soleil. — Au fond, les toits et les tours de la Ville ; à gauche, le clocher du Dôme, — au loin du même côté, une longue colonne de fumée qui flotte sur l’azur du ciel. — Sur la scène : tables, bancs, stalles de bois, à gauche, — à droite, large fauteuil, armes, et çà et là, débris d’un repas et d’un campement de nuit.


Scène PREMIÈRE.

GIUGURTA, ERCOLE, TOLOMEI, MALAVOLTI, PICCOLOMINI, LODRISIO, UBERTA, assise à droite, à l’écart, la tête entre ses mains, indifférente à tout ce qui suit. — Chefs Gibelins.

(Au lever du rideau, Giugurta sur le balcon, avec Tolomei et Malavolti, donne des ordres aux gens qui sont sur la place. — Les autres chefs diversement groupés.)

GIUGURTA, parlant de façon à ce que sa voix porte très-loin.

Bien ! cela !… Plus haut !… Pointe sur la voûte, vers Saint-Pierre !… (Lodrisio entre par la gauche.)