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ACTE DEUXIÈME.

GIUGURTA.

Ce que nous garderons… capitaine de la plèbe ! (Mouvement de colère des Guelfes.) c’est le Dôme, que, nous vivants, pas un de vous ne souillera de sa présence !…

ORSO.

Eh bien ! nous y entrerons ! tyran !… Et ce sera pour t’en chasser ! (Il saute sur son épée, ainsi que les chefs guelfes.)

GIUGURTA, de même, avec les siens.

Voyons donc la chose ! (Désordre, tumulte ; tout le monde s’élance pour le combat.)

CRIS.

Aux armes ! Trahison ! À nous l’église ! Mort aux Gibelins ! Meurent les Guelfes ! (À ces cris, la grande porte de l’église s’est ouverte, et l’Évêque Azzolino paraît sur les marches, au moment où ils vont en venir aux mains. Il n’a derrière lui qu’un enfant de chœur portant l’Évangile.)


Scène II.

Les Mêmes, L’ÉVÊQUE AZZOLINO, puis CORDELIA et UBERTA.
AZZOLINO.

Arrêtez !… (Tous s’arrêtent à sa vue. — Douloureusement.) Est-ce là, Siennois, ce que vous appelez la Trêve de la Vierge ?…

ORSO.

Évêque, dis à ces Gibelins que cette église est à nous autant qu’à eux !…

LES GUELFES.

Oui !

LES GIBELINS.

à nous seuls !…

AZZOLINO.

L’église n’est à personne qu’à Dieu ! — Chrétiens sans vertu et sans foi, déposez vos armes !…

GIUGURTA.

Évêque !…