Page:Sardou - Le Roi Carotte.djvu/14

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ROBIN, vivement.

Crier !…

FRIDOLIN.

Ah ! l’on dit… ?

ROBIN.

On dit qu’après nous avoir écrasés d’impôts pour payer ses folies !… le prince est réduit à se marier pour payer ses dettes !…

FRIDOLIN, riant.

Eh bien, c’est d’un bon prince qui se sacrifie pour son peuple !

ROBIN.

Oui !… gentil le mariage !… Une princesse élevée à la parisienne qui va nous manger le restant de nos écus !

FRIDOLIN, riant.

Peut-être !

ROBIN, gaiement.

Sans parler du beau-père qui ne peut pas seulement payer la dot !… ah ! ah ! ah !

KOFFRE, dont la queue s’agite avec impatience.

On sait ça aussi !

FRIDOLIN, gaiement, prenant Robin-Luron sous son bras.

Ah çà, vous qui savez tant de choses, l’ami !… savez-vous bien à qui… ?

ROBIN, l’interrompant.

Je parle. — Oh ! parfaitement ! (se dégageant et saluant.) à Son Altesse !

TOUS, saisis et redescendant

Il le sait !…

ROBIN, même jeu.

Escortée de tout son cabinet !

FRIDOLIN.

Quoi, garnement ! tu sais que je n’ai pas d’argent pour mn marier, et tu viens… ?

ROBIN.

Vous en offrir !

FRIDOLIN.

De l’argent !…

ROBIN.

De l’argent !

FRIDOLIN.

À toi ?

ROBIN.

Non ! à vous !