Peur, de moi ?
Non !… votre parole est bien douce ! Pardonnez-moi !…Mais la vieille n’aurait qu’à venir !… Et je cause, et mon ouvrage ne se fait pas !
La tapisserie ! mais c’est fini !
Le bouquet, hélas ! non, pas encore !
Mais si !
Voyez ! (Elle regarde le métier, toute la tapisserie est terminée.) Ah !
Que vous disais-je ?
Comment cela se peut-il ?
Vous l’aurez achevée en dormant !
Mais non ! Tout à l’heure encore ! (Effrayée.) Monsieur ! monsieur, qui êtes-vous ?…
Un ami ! chère enfant ! Mais nous n’avons pas de temps à perdre ! — L’affreuse vieille va venir et vous maltraiter à son ordinaire ! Un peu de patience ! C’est la fin !
Ah ! Dieu vous entende !
Pour cela, il suffit d’exécuter de point en point ce que je vais vous dire : (Il prend un peloton de soie d’or dans la corbeille.) Prenez ce petit peloton de soie, et écoutez-moi bien !
- Quand cette vieille
- Qui vous surveille
- Aura quitté ce lieu maudit,
- Quand de sa marche
- Sur chaque marche
- Vous entendrez mourir le bruit…
- Prenez, ma chère,
- Posez à terre