Page:Sardou - Le Roi Carotte.djvu/38

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SCHOPP.

Hein ! Ah ! oui ! pardon ! (Il remonte et va s’asseoir sur le trône où il se rendort. Un page apporte un plateau, un autre porte une serviette.)

LA FELD-MARÉCHALE, posant la tasse de café sur le plateau, avec une révérence.

Princesse !

LA BARONNE KOFFRE, versant le café.

Permettez-nous de vous offrir…

LA COMTESSE, tenant le sucrier. Avec du sucre !

CUNÉGONDE, l’arrêtant du geste.

Non ! non ! pas de sucre !

MADAME PIPERTRUNCK, versant du curaçao.

Et du curaçao !

CUNÉGONDE.

Merci !

TOUT LES QUATRE, en avant, ensemble, à demi-voix, en achevant leur salutation.

Puissent-ils t’empoisonner !

CUNÉGONDE, à Koffre, en versant le curaçao dans le café.

Elles sont bien aimables. Mais, maintenant, écoutez bien ceci ! Je vous déclare que si, à la première gorgée, votre prince n’a pas paru ! je flanque tout là ! v’lan ! et je retourne chez papa !

KOFFRE, effrayé.

Oh ! princesse !

CUNÉGONDE.

Non ! on ne fait pas poser une femme comme ça !… Je commence ! Une !… deux !… (Elle va pour boire.)

UN HÉRAUT D’ARMES

, au fond, d’une voix éclatante.

Le prince ! (Les tambours battent aux champs.)

KOFFRE, TRAC ET PSITT.

Ah !

CUNÉGONDE.

Il était temps ! (Elle fait tourner son sucre et avale son café d’un trait.)


Scène II.

Les Mêmes, FRIDOLIN, en beau costume de noce, derrière lui TRUC et PIPERTRUNCK, en habits de fête également.
FRIDOLIN, dégringolant l’escalier.

Je suis un peu en retard.