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comme une secousse électrique et courent toutes vers l’escalier où elles se rangent sur deux files, en admirant Carotte qui commence à descendre, et à qui elles font mille grâces, auxquelles il répond en les saluant et en leur baisant les mains d’une façon comique.)
LES DAMES.
- Ah ! qu’il est bien ! qu’il est mignon !
- Qu’il a bon air, bonne façon !
- Qu’il est gentil ! qu’il est poli !
- Qu’il est charmant ! qu’il est joli !
FRIDOLIN, stupéfait, à Cunégonde.
- Joli, lui ! lui ! joli ?…
CUNÉGONDE ET FRIDOLIN,
- Ah ! qu’il est laid ! quel avorton !
(La sorcière étend sa baguette vers Cunégonde, elle reçoit la secousse comme les autres, et, changeant aussitôt de ton, s’élance au-devant de Carotte.)
CUNÉGONDE, avec admiration, écartant toutes les autres femmes pour voir Carotte de plus près et se faire voir de lui.
- Ah ! qu’il est bien ! qu’il est mignon !
- Qu’il a bon air ! bonne façon ! etc., etc.
FRIDOLIN, ahuri.
- Elle aussi ! — elle l’admire.
- Suis-je endormi ? Suis-je en délire ?
(A Carotte, qui a descendu toute la scène, avec humeur et mépris.)
- Par la mort-Dieu ! mon petit roi !
- Où logez-vous, veuillez le dire ?
CAROTTE.
- Je vous l’ai déjà dit, je croi !
FRIDOLIN.
- Parlez !
TOUS.
- Parlez !
CAROTTE.
- Je suis le roi Carotte,
- Sapristi,
- Malheur à qui
- S’y frotte !
I.
- Je suis gnome
- Et souverain,
- Mon royaume
- Est souterrain !
- En sourdine
- Avec les rats,
- Je chemine
- Sous vos pas !