Page:Sardou - Le Roi Carotte.djvu/9

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–––––––Le plus doux son, le voilà ;
–––––Et l’on fera durer sa tendresse
–––––––Tout le temps qu’il durera.
TOUS.
–––––––––Et si ça vous choque
–––––––––Ces principes-là…
–––––––––Eh bien, l’on s’en moque
–––––––––Comme de cela !…

(Ritournelle de valse. — Les étudiants et les étudiantes disparaissent en valsant.)


Scène III.

FRIDOLIN, déguisé en étudiant, TRUCK, PIPERTRUNCK, LE BARON KOFFRE, costume avec serrures et cadenas à toutes les poches, une petite queue à la perruque, qui s’agite toutes les fois qu’il est en colère, LE COMTE SCHOPP, LE MARÉCHAL TRAC, vêtu en petit-maître très-efféminé, aiguillettes à houppettes, flacons d’essences dans les épaulettes, etc. À leur entrée en scène, ils sont tous enveloppés de leurs manteaux.
FRIDOLIN, s’asseyant à gauche.

Ils s’éloignent ! Tant mieux ! Ma foi, mes amis, je me crois bien déguisé !

TRUCK.

Méconnaissable !

PIPERTRUNCK.

Je défie le plus malin des habitants de Krokodyne de reconnaître sous cet habit d’étudiant notre illustre souverain Fridolin XXIV !

FRIDOLIN.

Alors, mes amis, le moment est venu de vous expliquer le sens de ce déguisement. (Il roule et allume une cigarette.) Vous n’ignorez pas, vous, mes familiers et mes ministres !… (A Koffre.) Vous, baron Koffre !…

KOFFRE, écartant son manteau et tournant les clefs de ses poches.

Grand caissier du royaume.

FRIDOLIN.

Vous, Pipertrunck..

PIPERTRUNCK, même jeu.

Chef de la police et des mystères !…

FRIDOLIN.

Vous, comte Schopp !

SCHOPP, même jeu.

Conseiller privé !…