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ROBIN.

Il y a peut-être un autre moyen de vaincre notre ennemi ?

FRIDOLIN.

Lequel ?

ROBIN.

Aucune main humaine n’a pouvoir sur lui ; mais j’ai mon idée. Vous le verrez, mon prince. (A la fourmi.) Ma mie, la Coloquinte est-elle toujours aussi mal qu’autrefois avec les Abeilles ?

LA BRIGADIÈRE.

Plus que jamais ! La mauvaise bête ! Elle a fait exiler de ce pays toutes les ruches, et c’est une guerre à mort à présent !

ROBIN.

Bon ! les Abeilles seront pour nous !

LA BRIGADIÈRE.

Vous tombez bien ! c’est aujourd’hui la fête du printemps, et tous les insectes, amis et ennemis, se réunissent pour fraterniser ensemble. Notre fourmilière va s’y rendre. Venez et je vous présente à la reine des Abeilles qui vous servira volontiers contre Coloquinte !

ROBIN.

Très-bien ! Nous profiterons de sa voiture ailée pour retourner lestement à Krokodyne.

FRIDOLIN.

Et quand ?

LA BRIGADIÈRE.

Tout de suite ! J’entends déjà les tambours. Le cortège n’est pas loin ! (Sonnerie de la trompe.) Stop au travail ! (L’appel se répète au loin.) Et en avant la première brigade ! Pour la fête !

CRIS, dehors, répétant.

En avant !


Scène III.

FRIDOLIN, ROSÉE-DU-SOIR, ROBIN, Fourmis, puis Tous les insectes.
CORTÈGE ET CHŒUR.

(Les Fourmis se rangent de chaque côté de la scène ; le cortége des Insectes paraît au fond, à gauche, sur la route, et descend sur la scène, dans l’ordre suivant : D’abord les Fourmis amazones.)

CHŒUR.
––––––Rangeant la foule qui regarde :
––––––Voici venir leur avant-garde !

(Puis les sapeurs, représentés par des cerfs-volants avec des haches, des tabliers et tout le fourniment.)