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Page:Sardou - Les femmes fortes, 1861.djvu/78

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LES FEMMES FORTES.

JENNY.

Et moi, aussi depuis la trahison de M. Lazarowitch !

GABRIELLE.

Et moi je suis pour la douceur ! — Qui dompte les bêtes les plus féroces ? l’amour. Faisons-lui tourner la tête et nous lui dicterons nos conditions.

MADAME TOUPART.

Et quel moyen ?

GABRIELLE.

Un moyen de son pays : la flirtation.

TOUTES.

La flirtation !

MADAME TOUPART.

Qu’est-ce que c’est que ça ?

GABRIELLE.

La flirtation ! c’est ce qui remplace, en Amérique, la coquetterie française… c’est une façon de provoquer ces messieurs… légèrement… en rougissant… et de les regarder en face, en baissant les yeux ! enfin… c’est la flirtation… Demandez à miss…

MISS DEBORAH.

Yes.

MADAME TOUPART.

Que les personnes qui sont pour la flirtechione lèvent la main !

(On lève la main.)
JENNY.

À l’unanimité !

GABRIELLE.

Et maintenant aux armes, c’est-à-dire à la toilette !

(Tout le monde sort. Madame Toupart reste.)

Scène VI

.

MADAME TOUPART, puis JONATHAN.
MADAME TOUPART.

Puisque les convenances me défendent d’user comme elles de mes avantages, préparons-lui un speach ! Le voilà !

JONATHAN, Il entre tenant un crayon et un calepin et comptant.

Dix et quinze vingt-cinq, et huit trente-trois, et sept qua-