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LIV. II. SATIRE VII.

SATIRE VII.


Depuis longtems j’écoute et voudrais répliquer ;
Mais je suis votre esclave et n’ose m’expliquer.
— C’est Dave, que je crois ! — Oui, mon maître, c’est Dave,
Votre bon serviteur, votre fidèle esclave
Qui se flatte, pour prix de sa frugalité,
D’un destin plus heureux qu’il a bien mérité.
— Allons, puisque Décembre amenant la licence,
Te permet aujourd’hui de rompre le silence ;
Puisqu’ainsi de tout tems l’ont voulu nos aïeux,
Parle. — On voit des mortels franchement vicieux
Poursuivre sans remords leurs projets téméraires :
On en voit, ballottés par des désirs contraires,
Et suivant de leur cœur le penchant inégal,
Incliner tour à tour vers le bien ou le mal.
De ces esprits changeans Priscus est le modèle.
Tantôt de trois brillans sa main gauche étincelle,
Tantôt il n’a plus même à ses doigts un anneau.
À chaque heure du jour il change de manteau,