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Page:Satires d'Horace et de Perse.djvu/97

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LIV. I. SATIRE IX.

Le fâcheux justement s’y trouvait ajourné,
Et devait ou répondre ou se voir condamné :
— Si vous m’aimez, dit-il, j’entre ici pour une heure ;
Venez et servez-moi de témoin, — Que je meure,
Si j’entends la chicane, ou si je comprends rien
À votre cause : et puis, vous le savez très-bien,
Je suis pressé. — Je songe à ce que je dois faire,
Et lequel je dois suivre ou vous, ou mon affaire.
— Votre affaire plutôt. — Point du tout : et voilà
Qu’il court et va m’attendre à quelques pas de là.
Trop faible pour lutter, après lui je me traîne.
— Eh bien, vous voyez-vous toujours avec Mécène ?
Il faut en convenir, c’est un homme de sens,
Qui reçoit peu de monde et sait choisir ses gens.
Personne de nos jours ne s’est montré plus sage,
Et n’a fait du crédit un plus adroit usage.
Si jamais par vos soins j’arrivais jusqu’à lui,
Je pourrais à mon tour vous prêter quelque appui :
Oui, mon ami ; je veux que la peste m’emporte,
Si bientôt vos rivaux n’étaient tous à la porte.
— Vous êtes dans l’erreur, et nous connaissez mal :
À la cour de Mécène il n’est point de rival ;
Favori de Plutus, nourrisson du Parnasse,
Homme d’état, chacun s’y voit mis à sa place.
— Que me dites-vous là ? — Rien que la vérité.
— D’honneur, vous enflammez ma curiosité ;
Et brûlant d’être enfin admis en sa présence,
Je veux absolument faire sa connaissance.
— Parlez, et sans effort, sans le presser beaucoup,
Avec votre talent vous en viendrez à bout.