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Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/101

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ses amis de leur ayder d’argent, pour nous le conserver si à propos[1]. Et n’oubliez de lui en faire chanter un Salve, quoy que soit, luy promettre une Messe la main levée, quand on luy fera faire son testament tout debout[2].

Je ne veux oublier les sumptueux meubles d’or, d’argent, tapisseries, et autres richesses, que nous fismes prendre, vendre, et subhaster[3], appartenants à ces meschants Politiques Royaux ; dont ma cousine d’Aumale feit fort bien son devoir, fouillant elle-mesme dedans les cabinets, et jusques aux fosses, où elle sçavoit qu’il y eust de la vaisselle d’argent cachée. Tellement que, dés lors, nostre trés-cher cousin son mary, et elle, et son grand page, feirent grandement leurs besognes, et furent guaris de la jaunisse catholique[4] dont ils estoient ensaffrannez depuis les guerres de leur comté de Boulogne[5], à eux catholiquement et légitimement devolue par le merite

  1. Pierre Molan étant à Tours avec le roi, venait de lui refuser une somme de peu d’importance lorsque son trésor fut découvert à Paris, pour le profit de la Ligue.
  2. Lorsqu’on le pendra.
  3. Subhaster, vendre à la criée.
  4. C’est-à-dire : de la pauvreté et de la misère.
  5. Le duc d’Aumale élevait des prétentions sur le comté de Boulogne ; il assiégea même la ville en octobre 1588, dans l’intention d’y établir son autorité. Mais ses attaques furent infructueuses.