Page:Satyre menippee garnier freres 1882.djvu/130

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fosse el Diavolo, modo che sia sérvitore e feudatario de la sua Santità, e del Ré Catholico, per mezzo del qual son stato fatto Cardinale, merce al buon Duca di Parma. Ben vi dirò ch’il mio voto sarebbe volentieri per la Infanta di Spagna, perche ella è valente donna, e amata molto di suo padre. Neantedimeno, farete quel che piacera al Signor Duca di Feria, e à Monsour lo Loutenant. Ma guardatevi mentre d’aprir la bocca per ragionar di pace o trega : altramente, il sacro Collegio rinegarà Christo. Ego me vobis commendo iterum. Valete.

Ces mots finiz, le petit Launay, cy-devant Ministre passé en l’Université de Geneve[1] et à présent boute

Point ne me chaut qui vous prendrez, fût-ce le Diable, pourvu qu’il soit serviteur et feudataire de Sa Sainteté et du Roi Catholique, par le moyen de qui je fus fait Cardinal, grâce à ce bon Duc de Parme. Je vous dirai bien que volontiers je donnerais ma voix à l’Infante d’Espagne, parce que c’est une noble Dame et que son père aime fort. Néanmoins vous ferez ce qui plaira à Monseigneur le Duc de Feria et à Monsour lo Loutenant. Mais, sur toutes choses, gardez-vous d’ouvrir la bouche pour parler de paix ou de trêve. Autrement le sacré Collége en renierait Christ ! Je me recommande encore une fois à vous. Salut.

  1. Launay, tour à tour prêtre, huguenot, ministre et marié, redevint catholique et fut membre du conseil des Quarante et chanoine de Soissons.